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« Le taux d’engagement de nos MOOC est de 70 % », Jean-Marc Tassetto, Coorpacademy

Le | Digital learning

Il y a trois ans, Jean-Marc Tassetto a quitté son poste de directeur général de Google France pour se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale. En juillet 2013, avec comme ambition de révolutionner l’apprentissage en ligne, il lance, avec deux associés, Coorpacademy, une plateforme de MOOC payante dédiée au digital. Elle est aujourd’hui plébiscitée par une soixantaine de multinationales dont Chanel, Renault et Nestlé

« Le taux d’engagement de nos MOOC est de 70 % », Jean-Marc Tassetto, Coorpacademy - © D.R.
« Le taux d’engagement de nos MOOC est de 70 % », Jean-Marc Tassetto, Coorpacademy - © D.R.

Pourquoi avez-vous créé Coorpacademy ?

En octobre 2012, alors que je travaillais encore pour Google, j’ai découvert les MOOC. J’ai alors pris conscience que la révolution du web allait impacter de manière positive le secteur de l’éducation. Afin de contribuer à cet élan, j’ai créé, avec deux associés, la start-up Coorpacademy sur le campus de l’Ecole polytechnique de Lausanne, qui dispose de deux laboratoires de recherches, dont l’un dédié à l’éducation à l’ère du digital. L’une des premières questions que nous nous sommes posées est : quelle expérience d’apprentissage aurions-nous rêvé avoir lorsque nous travaillions en entreprise ? La réponse n’est pas l’e-learning, que nous trouvons profondément ennuyeux, mais le MOOC.

Comment se caractérise votre plateforme de MOOC ?

Notre plateforme repose sur quatre piliers. Le premier est la flexibilité, qui est incarné par des modules de formations courts, visibles depuis tous les terminaux. Le second est l’individualisation de la pédagogie. Nous croyons dans l’adaptive learning, qui consiste à s’adapter aux différentes manières d’apprendre, mais aussi dans la pédagogie inversée, qui permet de débuter par une question avant de prendre connaissance de la leçon. Le troisième pilier est la gamification : via la plateforme, nous organisons des « battles » entre apprenants. Le quatrième est le collaboratif et le fait de fédérer des communautés d’apprenants.

Le taux de complétion des MOOC est faible. Comment adressez-vous ce problème ?

Nous avons à cœur de replacer les salariés au cœur de leur formation. De fait, nous mettons tout en œuvre pour favoriser l’engagement des apprenants, qui est, en moyenne, de 70 %. Dans cette optique, nous aidons également les entreprises à élaborer, avec leurs experts en interne, leur propre MOOC. Le résultat, c’est que certaines se découvrent des vocations d’éditeurs : elles créent des contenus vidéos, qui sont ensuite repris par d’autres sociétés, et vice-versa. Air Liquide a, par exemple, enrichi son MOOC sur la culture digitale avec un module de Cap Gemini Consulting dédié à l’internet des objets. Dans cette logique de co-création, notre plateforme devient une market place.

Aurélie Tachot