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Climat social dégradé : mais que font les RH ?

Le | Bien-être au travail

Les résultats du 16e baromètre de Cegos ne sont pas réjouissants. D’après l’étude, non seulement le climat social se dégrade en entreprise mais les risques psychosociaux atteignent des niveaux records. Il est plus que jamais temps que les professionnels RH trouvent des leviers pour endiguer la tendance, particulièrement préoccupante

Climat social dégradé : mais que font les RH ? - © D.R.
Climat social dégradé : mais que font les RH ? - © D.R.

Le travail n’est pas toujours bon pour la santé. La preuve avec la 16e édition du baromètre Cegos. Après avoir sondé, en septembre et octobre, 700 salariés, 290 managers et 145 responsables RH et DRH d’entreprises privées, l’organisme de formation dresse un constat sans appel : le climat social se dégrade en entreprise. Pour la première fois depuis le lancement de l’étude, tous les indicateurs corroborent cette tendance : seuls 49 % des salariés sont satisfaits de leur emploi (12 points de moins qu’en 2013), 45 % sont motivés par leur poste (13 points de moins), 42 % ont confiance dans l’avenir de leur entreprise (11 points de moins). Ce sentiment ne semble toutefois pas partagé par les professionnels RH. Alors que 53 % des salariés et des managers estiment que le climat social s’est dégradé (contre 47 % en 2013), 43 % des RH pensent qu’il est resté identique. Un résultat qui laisse supposer que la fonction n’est pas suffisamment proche du terrain.

Une flambée des troubles psychologiques

Sans surprise, les employés payent cher la dégradation du climat social de leur entreprise. D’après l’étude de Cegos, 53 % des salariés et 68 % des managers déclarent subir un stress régulier dans leur travail. Parmi eux, 87 % des salariés et 78 % des managers estiment que ce stress a un impact négatif sur leur santé. Un triste record corroboré par d’autres chiffres marquants : 26 % des employés et 22 % des managers indiquent que leur travail a été, au cours de leur carrière, à l’origine de problèmes psychologiques graves de type burn-out ou dépression. Parmi les sources de mal-être citées par les sondés, Annick Haegel, manager chez Cegos, évoque « les changements incessants au sein des entreprises, le manque ou la mauvaise organisation de travail, le manque de soutien et le sentiment d’isolement. » Mais aussi l’importance de la charge de travail, « un sujet qui, jusqu’ici était la chasse gardée des managers, et sur lequel les RH n’ont pas encore la main », estime-t-elle.

L’urgence de passer des paroles aux actes

Sans être dans le déni, les professionnels RH ne semblent pas mesurer la gravité de la situation. S’ils sont conscients du niveau de stress de leurs collaborateurs, ils semblent être éloignés de la réalité quant à la porosité entre leur vie professionnelle et privée. Alors que 33 % des salariés disent ne pas réussir à séparer ces deux sphères (contre 27 % en 2013), 63 % des DRH considèrent que la politique RH permet de préserver un bon équilibre. Il y a pourtant urgence à prendre cette thématique du bien-être à bras le corps. Car à mesure que le climat social de l’entreprise décline, la motivation des salariés s’étiole. Or, leur insatisfaction peut coûter cher : 42 % des salariés avouent avoir tendance à lever le pied lorsqu’ils sont démotivés. « Les professionnels RH doivent être davantage attentifs au bien-être de leurs équipes. Le nouveau cadre légal devrait les encourager à multiplier les initiatives en faveur de la qualité de vie au travail », conclut Annick Haegel.

Aurélie Tachot