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Sony investit Shazam pour élargir son cercle de recrutement

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Après Facebook et Twitter, c’est au tour de Shazam de servir de canal de recrutement ! Pour dénicher ses futurs directeurs artistiques, Sony Music a lancé l’opération « Talent Factory  », au cours de laquelle les candidats pouvaient délaisser leur CV au profit de vidéos créatives. Sur 60 000 candidats qui se sont montrés intéressés par la campagne, trois ont finalement été retenus, au terme d’étapes originales ponctuées de playlists, de workshops… et de voyages 

Sony investit Shazam pour élargir son cercle de recrutement
Sony investit Shazam pour élargir son cercle de recrutement

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Recruter à partir d’un CV et d’une lettre de motivation ? Très peu pour Sony Music ! Pour sourcer trois jeunes « Talent Scout », en l’occurrence des directeurs artistiques chargés de dénicher les talents musicaux de demain, l’entreprise a rivalisé d’imagination, tant sur le fond que sur la forme. En fin d’année dernière, elle a lancé une campagne de recrutement de grande envergure sur Shazam. Un média encore peu utilisé par les professionnels RH, mais parfaitement adapté à la cible du groupe. ʺAvec l’émergence du digital, le métier de talent scout ne consiste plus seulement à courir les scènes musicales et les festivals. Pour dénicher les artistes de demain, il faut aussi savoir fouiller sur le web, notamment sur les plateformes de streamingʺ, explique Claude Monnier, DRH de Sony Music.

Des candidatures vidéos

Concrètement, le groupe a diffusé son offre d’emploi sur Shazam, que les candidats pouvaient « scanner » afin d’accéder au site web dédié à l’opération. ʺNous ne recherchions pas des profils ayant un parcours académique précis, mais dotés d’un potentiel artistique et d’une véritable passion pour la musique. Puisque ces critères ne peuvent pas se retranscrire sur un CV, nous leur avons proposé de se mettre en scène en vidéoʺ, précise Claude Monnier. Et ce à trois reprises. La première étape a été d’inviter les candidats à réaliser une vidéo de 60 secondes pour exprimer leur passion pour la musique. Un sujet visiblement inspirant : grâce à un partenariat signé avec Le Crédit Mutuel, qui a relayé la campagne dans ses 1200 agences, 60 000 candidats se sont pré-inscrits sur le site (dont 47 % de femmes) et 1800 ont finalement joué le jeu en envoyant une vidéo..

Un voyage de dix jours à l’étranger

La seconde étape consistait à faire une playlist de cinq morceaux et à réaliser une vidéo de 180 secondes pour argumenter ses choix artistiques. Sur les 150 participants, 24 ont été accueillis chez Sony dans le cadre d’une Masterclass. Au cours de workshops, ces derniers ont planché sur des « cas artistes », mais aussi rencontré des directeurs artistiques et des responsables RH en entretiens individuels. ʺNous les avons sélectionnés sur des critères d’innovation, d’expression de leur passion, d’ouverture culturelle et de savoir-êtreʺ, confie le DRH. A l’issue de cette troisième étape, six candidats ont été emmenés dans les filiales du groupe à Berlin,Londres et New York pour rencontrer les équipes locales et découvrir les scènes musicales influentes. La seule consigne était de raconter leur expérience de voyage dans une vidéo de 5 minutes, par la suite scrutée par les patrons de Sony.

Un projet transversal pour les équipes RH

Au final, trois « Talent Scout » ont intégré Sony début septembre. Des profils atypiques ʺvers lesquels nous ne nous serions pas tournés dans le cadre d’un processus de recrutement classiqueʺ, avoue Claude Monnier. Si l’opération a été un formidable coup de communication pour le groupe, elle a aussi nécessité beaucoup d’implication de la part des équipes. Ces dernières ont été mobilisées neuf mois avant la campagne, lancée en décembre 2016, puis dix mois après, pour éplucher les vidéos de candidatures, via la plateforme Scoring Line. Un engagement exigeant que le DRH ne regrette pas. ʺAu total, 12 personnes ont été mobilisées pour ce projet. Ce que les RH ont apprécié, c’est de travailler de manière transversale avec les équipes juridique, marketing, artistique…ʺ, témoigne-t-il. Une bonne raison qui encourage Sony à réitérer l’expérience, pour sourcer d’autres types de profils.

Aurélie Tachot