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La perception de la réforme de la formation s’améliore

Le | Droit de la formation

La réforme de la formation gagnerait-elle peu à peu le cœur des salariés et des professionnels RH ? La réponse est oui, d’après le dernier baromètre annuel de la formation professionnelle en Europe de Cegos, qui confirme notamment que le Compte personnel de formation (CPF) est de plus en plus considéré comme un levier de professionnalisation des salariés

La perception de la réforme de la formation s’améliore
La perception de la réforme de la formation s’améliore

Malgré des débuts difficiles voire chaotiques, la réforme de la formation professionnelle commence à être admise par les salariés et les entreprises. Dévoilé ce jeudi, le baromètre annuel de Cegos indique que les effets escomptés de la réforme se confirment. Le développement de la formation interne est le premier bénéfice (60 %) cité par les 120 DRH et les responsables formation sondés en mars et avril. Suivis du développement du recours à la formation informelle (43 %, contre 31 % en 2015) et l’augmentation des formations (42 %). Interrogés sur la mesure phare de la réforme - le CPF, qui est entré en vigueur il y a un an - ces répondants se montrent, par ailleurs, relativement confiants, quant à son impact. Et enthousiastes dans sa mise en œuvre. 38 % voient en effet ce dispositif comme un levier pour la professionnalisation et la qualification des salariés de leur entreprise. Plus généralement, les experts RH s’accordent à dire que la réforme a simplifié le droit à la formation (62 %) et qu’elle constitue une opportunité pour réformer la formation (58 %).

Le CPF rate-t-il sa cible ?

L’autre bonne nouvelle de ce baromètre, c’est que les salariés semblent être sur la même longueur d’onde. Pour 34 % des 440 employés français sondés par Cegos, la CPF va les aider à développer leurs qualifications professionnelles. Les salariés (notamment les cadres et les plus de 45 ans) estiment, par ailleurs, êtres mieux informés sur ce dispositif. L’entreprise est devenue leur premier point d’information, devançant ainsi les médias, qui étaient, en 2015, la première source. « Les salariés semblent plus optimistes qu’en 2015 quant aux effets de la réforme. On note une nette progression dans le passage à l’acte de la création des Comptes personnels de formation : 56 % des salariés savent qu’ils doivent le créer, contre 51 % en 2015. 55 % l’ont effectivement fait, contre 23 % l’an dernier », explique Mathilde Bourdat, experte Cegos du management de la formation. Tout n’est pas rose pour autant. « Force est de constater que ce sont toujours les collaborateurs les mieux armés qui profiteraient de la réforme. Attention à ce que le CPF ne rate pas sa cible principale : les publics les plus fragiles dans l’emploi », alerte-t-elle.

Les formations mixtes en pleine progression

A propos des modalités pédagogiques, les 2640 salariés sondés par Cegos à l’échelle européenne (en France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Portugal et Italie), confirment que les formations combinant sessions en salle et digitales, progressent fortement : 46 % y ont eu recours, contre 36 % en 2015. Même si cette modalité mixte a gagné 22 points entre 2011 et 2016 dans l’Hexagone, les Français font figure de mauvais élèves : seuls 35 % en consomment, contre 53 % des salariés anglais. Par ailleurs, d’après le baromètre annuel, 37 % des salariés français ont suivi une formation à distance, via des modules e-learning, ces trois dernières années. C’est peu par rapport aux Espagnols, qui sont 61 %. Quelle que soit la modalité retenue par les salariés, la formation professionnelle continue de jouir d’un fort niveau de satisfaction. « 94 % des salariés européens et 96 % des salariés français estiment que l’objectif et le contenu des formations suivies étaient adaptées à leurs besoins », confirme Eric Segonds, manager de l’expertise projet chez Cegos.

Aurélie Tachot