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Monster est officiellement à vendre !

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Le PDG de Monster, Sal Iannuzzi, a confirmé la semaine dernière ce que les spécialistes présageaient depuis le début du mois. Monster est à vendre en totalité ou en partie. Tout dépendra des offres. Début mars, Monster annonçait qu’il entendait conduire des réformes stratégiques

Il n’a pas fallu attendre trop longtemps pour se rendre compte de ce qui se cachait derrière les mots. Sal Iannuzzi a confirmé il y a quelques jours que Monster était à vendre. Le PDG n’écarte aucune possibilité (fonds d’investissement, entreprises du secteur technologique) et se dit prêt à céder la société dans sa globalité ou en partie. Interrogé par Bloomberg, il a déclaré : « Nous restons flexible sur le type de société qui pourra se porter acquéreur. Une chose est certaine, nous savons que nous avons de la valeur et nous comptons saisir les opportunités qui se présenteront ». 

Reuters a rapporté que le dirigeant incluait CareerBuilder dans la liste des acheteurs potentiels, précisant que le site emploi disposait des ressources pour conclure la vente. LinkedIn pourrait aussi profiter de la connaissance du marché du recrutement des équipes de Monster, de leurs nombreux clients et des milliers d’offres affichées chaque jour. Quant à Facebook, même si la star des réseaux sociaux a déclaré vouloir se développer dans l’emploi en ligne récemment, le mariage paraît plus improbable.

Baisse de valeur

La nouvelle est tombée au moment où Monster a perdu de sa valeur sur le marché boursier au cours des dernières années. Alors que la capitalisation boursière de la société était évaluée à 7,5 milliards de dollars en 2006, elle ne représente plus que 1,06 milliard aujourd’hui. Monster a subi de plein fouet la crise du marché de l’emploi et la concurrence des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn. En janvier, ce site annonçait même devoir se séparer de 7 % de son effectif, soit 700 employés. 

2011 avait pourtant été une année plus encourageante pour Monster. Son chiffre d’affaires monde avait augmenté de 18 % par rapport à 2010 pour attteindre 1,04 milliard de dollars. Les profits, de retour, restaient par contre bas à 54 millions de dollars. Une rentabilité très faible comparée aux nouvelles stars du Web. Les fonds d’investissement, principaux propriétaires de Monster, ont donc décidé de céder le leader mondial de l’emploi en ligne pour réinvestir leurs liquidités sur des poulains plus fringants. 

Sur le marché français

Il faudra sans doute attendre quelques semaines pour savoir ce qu’il adviendra de Monster cette année. Si la cession est totale, les changements ne devraient pas être trop importants sur le marché français. Mais si la vente se déroule partiellement, les cartes pourraient être rebattues de ce côté-ci de l’Atlantique. On pourrait alors tout à fait imaginer un groupe de presse européen, anglais ou allemand, se porter acquéreur des sites de Monster en Europe. De même, plusieurs groupes français de médias doivent regarder avec envie le très fréquenté Monster France. Par contre, auront-ils les moyens de croquer le Monstre ?

Aurélie Le Caignec