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Mitch : le Tinder de l’emploi non-cadre qui vient à la rescousse des recruteurs pressés

Le | Site emploi spécialisé

Dans la nébuleuse des applications mobiles dédiées à l’emploi, la petite dernière s’appelle Mitch - comme Mitch Buchannon qui sauvait les nageurs en détresse sur les plages de Malibu dans les années 90. Sa promesse : venir en aide aux PME qui doivent recruter en urgence

Mitch : le Tinder de l’emploi non-cadre qui vient à la rescousse des recruteurs pressés - © D.R.
Mitch : le Tinder de l’emploi non-cadre qui vient à la rescousse des recruteurs pressés - © D.R.

Décomplexer le job alimentaire

Se faire poser un lapin par un serveur pour le service du soir même, publier une annonce et recevoir plusieurs centaines de CV après la bataille. C’est ainsi qu’Alexia Nahmani, restauratrice et fondatrice de Mitch, décrit ses mésaventures - et celles des autres petites entreprises qui cherchent de la main d’œuvre peu qualifiée en urgence. L’atout de cette nouvelle application mobile : « le recruteur ne voit que les candidats qui sont disponibles » explique-t-elle. Parmi les métiers visés : livreurs, manutentionnaires, serveurs…mais également vendeurs ou assistants. Pour lancer le projet, qui a germé il y a moins d’un an, elle s’associe à deux startuppers, Alexandre Pereira et Jean-François Arnaud. Puis tout va très vite : développement de l’interface - inspirée de l’expérience utilisateur de Tinder -, levée de fonds « à 6 chiffres » auprès d’investisseurs privés (dont on ne saura rien), puis lancement en mai dernier.

Une campagne de pub dans le métro

Positionné quelque part entre JobaroundMe, JobMinute et CornerJob, Mitch tire surtout son épingle du jeu sur le plan marketing, avec des codes décalés qui parlent aux Millennials et aux « slashers ». Chez Mitch, les compétences ne sont pas au centre du jeu - c’est surtout la disponibilité et les qualités de savoir-être qui priment. « Nous considérons qu’un bon vendeur, peut aussi être un bon serveur ou un bon assistant photographe » explique Alexia Nahmani. L’idée est donc de pouvoir postuler en un clic, sur la base d’une photo et de quelques mots de présentation. Pour son lancement, Mitch s’est payé une campagne d’affichage en 4x3 sur les quais du métro parisien (soit un plan de 240 faces, affiché officiellement à 167 760 € brut - avant négociation - pour une semaine, sur le site de la régie MédiaTransports). Un coup publicitaire rare pour une start-up aussi jeune. Résultat : « 4000 candidats se sont inscrits en 6 jours » assure la fondatrice. Côté offres, la start-up revendique plusieurs centaines d’annonces. « C’est insuffisant : nous voulons arriver à un ratio d’une offre pour 15 candidats » concède la Fondatrice.

Modèle freemium

Les candidats peuvent postuler à 3 offres gratuitement. Au-delà, ils sont invités à payer un abonnement de quelques euros par mois. Même principe côté recruteur : l’entreprise peut solliciter 3 candidats pour une même offre. Pour un accès illimité en premium, il lui en coûtera « environ 7 euros par mois s’il s’abonne un an ». En cas d’urgence absolue, le recruteur peut lancer une « fusée de détresse » pour moins de 5 euros, qui enverra un push à tous les candidats disponibles dans la zone. « Au-delà de 5 annonces, le client passe dans la catégorie grands comptes, avec une tarification sur mesure » explique Alexia Nahmani. Et Mitch entend bien miser sur les grandes enseignes pour se développer. Les franchises dans le secteur de la restauration font notamment partie de son tableau de chasse.

Gaëlle Fillion