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Le Bon Coin investit dans Kudoz, le Tinder de l’emploi

Le | Site emploi spécialisé

A l’heure où Le Bon Coin lorgne de plus en plus sur les cadres, sa maison mère Schibsted annonce une prise de participation au capital de la start-up Kudoz, dans le cadre d’une levée de fonds de 1,2 M€ réalisée auprès de différents investisseurs. Une manière, pour le champion français des petites annonces, de confirmer que l’emploi est son nouveau cheval de bataille

Le Bon Coin investit dans Kudoz, le Tinder de l’emploi
Le Bon Coin investit dans Kudoz, le Tinder de l’emploi

Kudoz soufflera bientôt sa première bougie avec un bilan convaincant : 100 000 utilisateurs, plus de 1000 entreprises utilisatrices et une moyenne de 5000 offres d’emploi en ligne. Le concept : un candidat se voit proposer des offres en affinité avec son profil, qu’il peut explorer ou écarter d’un simple glissement de doigt sur son mobile. Bref, un modèle qui fait fi des instruments traditionnels du recrutement - CV ou lettre de motivation - et a su tirer son épingle du jeu parmi les dizaines d’applications de recherche d’emploi qui ont vu le jour ces deux dernières années. « Nous avons rencontré beaucoup de fonds. Schibsted nous a tout de suite intéressés, car l’expérience du Bon Coin en termes  de monétisation des petites annonces est sans commune mesure avec ce qui existe par ailleurs » explique Olivier Xu - co-fondateur de Kudoz, dont le premier objectif consistera en effet à stabiliser son business model. Parmi la dizaine de parties prenantes de ce tour de table figurent également le cabinet de recrutement Chantal Baudron ou le web-entrepreneur Cyril Vermeulen, co-fondateur d’AuFeminin.com. Si la part de Schibsted n’a pas été communiquée, sa participation serait toutefois très minoritaire.

Un « ticket pour voir » ?

Les deux sites n’ont a priori pas grand-chose en commun : le premier est un mastodonte généraliste, ultra-puissant en termes d’audience, qui s’adresse avant tout aux non-cadres ; l’autre est un bijou technologique encore confidentiel, destiné a priori aux cadres parisiens hyperconnectés. « On suivait Kudoz depuis plusieurs mois. Ils ont un concept disruptif et une vraie attraction auprès des candidats et recruteurs. Nous partageons leur vision de la simplification de la mise en relation. Leur approche affinitaire et basée sur la data est radicalement différente de la nôtre. Ils ont une interface simple et sexy. C’est ce qui nous a séduits. Prendre une participation chez Kudoz nous ouvre des perspectives sur le marché des cadres » résume Antoine Jouteau, DG du Bon Coin. Si des synergies technologiques entre Kudoz et Le Bon Coin ne sont pas envisagées à court terme, cet investissement permet surtout à Schibsted d’être aux premières loges d’un terrain d’expérimentation en matière de recrutement sur mobile.

Bientôt une offre payante pour les recruteurs ?

Alors que Kudoz est le premier investissement du Bon Coin cette année -  et une grande première dans le secteur de l’emploi -  Schibsted avait déjà ouvert son porte-monnaie pour deux jeunes pousses en 2013 : Prêt d’Union, une plateforme de crédit entre particuliers, et le comparateur Monsieur Drive. « Nous voulons créer un écosystème de start-up autour du Bon Coin, dans des secteurs d’activité où nous sommes absents ou en recherche de valeur ajoutée. Nous étudions un à deux dossiers par mois tous secteurs confondus… mais sommes très exigeants » glisse Antoine Jouteau.

Le Bon Coin rassemble aujourd’hui entre 180 000 et 200 000 offres d’emploi déposées gratuitement et manuellement par les recruteurs. Il revendique par ailleurs entre 1,5 et 2 millions de visiteurs uniques par mois, sur sa seule catégorie emploi, hors audience mobile. « L’emploi est clairement notre priorité. Nous avons très envie de grandir sur ce marché, en termes d’audience et de contenu. La monétisation de la catégorie emploi du BonCoin n’est pas un sujet à court terme. Il le deviendra en revanche à moyen terme »  conclut Antoine Jouteau.

Gaëlle Fillion