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Google for Jobs est-il vraiment menaçant ?

Le | Site emploi généraliste

Google a décidé de miser sur le recrutement ! Quelques mois après avoir lancé le portail Google Hire, le géant américain annonce travailler sur un service d’agrégation d’offres d’emploi appelé Google for Jobs. Même si beaucoup de mystères entourent ce futur outil, plusieurs questions peuvent être soulevées

Google for Jobs est-il vraiment menaçant ? - © D.R.
Google for Jobs est-il vraiment menaçant ? - © D.R.

Dont celle-ci : qui pourrait-il concurrencer ?

Depuis quelques mois, Google investit un nouveau créneau : l’emploi. Jusqu’ici, rien de surprenant. Ce qui étonne, c’est sa manière de se lancer sur ce marché hautement stratégique. Le géant américain, habitué des gigantesques keynotes comme Apple, a dévoilé deux nouvelles offres, presque en catimini : Google Hire, un moteur de recherche de CV dédié aux recruteurs, pour l’instant uniquement accessible à quelques grands groupes américains béta-testeurs et, plus récemment, Google for Jobs, un service basé sur des algorithmes d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique, qui s’apparente à de l’agrégation d’offres d’emploi. La particularité de ces annonces d’emploi, c’est qu’elles seront valorisées dans un onglet dédié, au sein de la page des résultats de recherches.

Un outil de calcul du temps de trajet

Google for Jobs, qui sera lancé dans les prochaines semaines aux Etats-Unis, devrait proposer une sélection d’opportunités d’emploi de tous niveaux de qualification. Les internautes pourront trier les offres par lieu, catégorie de poste, type de mission, temps de travail… « Grâce à l’intelligence artificielle de l’outil et au volume de données que dispose Google, un candidat qui cherchera un poste de serveur se verra également proposer les offres appartenant aux mêmes champs sémantiques : barman, garçon de café », explique Laurent Brouat, directeur de Link Humans. Parmi les autres fonctionnalités intéressantes, figure le calcul du temps de trajet entre le lieu de travail et le domicile du candidat. Autant d’innovations qui devraient « tirer le marché de l’emploi vers le haut », se réjouit-il.

Indeed doit-il trembler ?

D’après plusieurs observateurs du marché, le méta-moteur Indeed serait l’acteur qui pourrait être le plus impacté par la future offre de Google. « Avec Google for Jobs, Google n’entre pas en concurrence avec les jobboards, mais bien avec les agrégateurs d’offres. Sa vocation n’est pas de créer ses propres offres d’emploi, mais bien de rediriger les candidats vers des offres existantes », assure Laurent Brouat. C’est la raison pour laquelle le géant américain, qui n’a pas encore dévoilé le modèle économique de son service, multiplie les partenariats avec les jobboards dont Monster et CareerBuilder, mais aussi LinkedIn, Glassdoor et Facebook. Des accords qui ne concernent pour l’instant que les Etats-Unis, essentiellement sur le partage d’offres d’emploi.

Google face à de gros défis !

Si le service Google for Jobs n’a pas dévoilé tous ses atouts, il suscite de vives réactions dans la sphère RH. « Google pourrait faire aux agrégateurs d’offres d’emploi ce qu’il a fait à Allociné : favoriser la désintermédiation », commente Jérôme Ternynck, CEO de SmartRecruiters. Un objectif loin d’être facile à atteindre, selon Marko Vujasinovic, co-fondateur de Meteojob. « En 2011, Google a exploité la verticale du voyage en lançant Google Flight. Ce service n’a pas perturbé de façon significative l’écosystème de l’achat du billet d’avion. Certes, Google gagne des parts de marché. Mais le chemin est encore long avant qu’il le truste », estime-t-il. Un autre challenge attend le l’américain : « entrer dans une logique de qualité de l’offre d’emploi, et non de quantité », conclut Jérôme Ternynck.

Aurélie Tachot