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« Nous ne sommes pas le Über de l’intérim », Staffmatch, Vincent Rech

Le | Intérim

Elle se définit elle-même comme une agence d’intérim nouvelle génération et disruptive. Créée en 2015 par des anciens hôteliers, Staffmatch a mis le digital au cœur de son modèle organisationnel tout en conservant des agences classiques, sur rue, pour rencontrer les candidats. Le meilleur des deux mondes 

« Nous ne sommes pas le Über de l’intérim », Staffmatch, Vincent Rech - © D.R.
« Nous ne sommes pas le Über de l’intérim », Staffmatch, Vincent Rech - © D.R.

 ? Interview du co-fondateur, Vincent Rech.

Vous êtes passés du monde de l’hôtellerie à l’intérim. Pourquoi ?

Tout part d’une expérience vécue.  En tant qu’hôtelier, je travaillais avec des agences d’intérim. Les process étaient toujours très compliqués. La goutte d’eau a fait déborder le vase le jour où on m’a demandé d’envoyer ma commande par fax… Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire.

Qu’est-ce qui distingue Staffmatch des enseignes d’intérim traditionnelles ?

La différence est assez nette pour les entreprises utilisatrices car toute la gestion de l’intérim se fait en ligne. Quand elle a besoin de main d’œuvre, l’entreprise se connecte sur notre plateforme pour passer commande. Les contrats sont signés électroniquement et restent accessibles en ligne à tout moment, tout comme les relevés d’heures et l’évaluation des missions passées, qui sont stockés dans un coffre-fort électronique. Nous sommes d’astreinte en permanence pour les utilisateurs qui peuvent contacter notre service client 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 via notre support en ligne, par email ou par téléphone. Sur 45 salariés, nous avons 12 personnes au service client, qui est centralisé au siège de Staffmatch, en proche banlieue parisienne.

Pourquoi avoir investi dans des agences physiques ?

Nous avons digitalisé tout ce qui n’avait pas de valeur ajoutée mais le fondement de notre métier reste le recrutement. Or, j’estime que l’on ne peut pas recruter pour les autres sans avoir rencontré physiquement les candidats. Aujourd’hui, nous avons trois agences, à Paris, Lyon et Lille. Pour 2018, nous comptons ouvrir 6 à 10 agences supplémentaires dans des villes où les bassins d’emploi sont dynamiques : Nice, Marseille, Nantes, Bordeaux, Orléans, etc. De même, nous voulons continuer à nous diversifier. Nous avons commencé sur le marché de l’hôtellerie-restauration avant de nous développer dans le transport, la logistique, la vente et l’événementiel. Nous regardons actuellement du côté du secteur médical.

Etes-vous une agence low cost ?

Non. Nos prix sont comparables à ceux du marché. Ce n’est pas sur ce point que nous voulons faire la différence, mais plutôt sur la qualité du service et des intérimaires recrutés. Nous nous focalisons plutôt sur les moyens et grands comptes. Nous avons signé des contrats cadre avec les grandes entreprises, comme avec les groupes Accor ou GL Events par exemple. Notre business model a atteint son point de rentabilité. En 2015, nous avons commencé avec 360 000 € de CA, puis 3,8 M€ en 2016. Nous visons plus de 13 M€ pour 2017. Nous restons toutefois très prudents avec notre croissance car nous n’avons pas envie de nous brûler les ailes.

Etes-vous en train d’überiser l’intérim ?

Nous ne sommes pas le Über de l’intérim ! On peut se comparer eux sur la question du service client et du digital, mais pas du tout sur le plan juridique. Quand on parle d’Über, on pense au dumping social. Nous sommes une société d’intérim moderne mais carrée, qui respecte toutes ses obligations en termes de charges sociales, de mutuelle, de prévoyance, de retraite, etc.

On parle aussi beaucoup de digitalisation du côté des majors de l’intérim…

On peut aborder la digitalisation de différentes manières, mais cela ne peut être efficace que si la structure et l’organisation interne suivent. Si l’on compare au e-commerce, il ne sert à rien d’avoir une interface digitale comme celle d’Amazon sans la logistique qui se cache derrière. 

Gaëlle Fillion