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3 conseils pour réussir un serious game

Le | Digital learning

« On peut en savoir plus sur quelqu’un en une heure de jeu qu’en une année de conversation ». Attribué à Platon, cet adage a fait l’unanimité parmi les intervenants de la dernière conférence Serious Game Time, organisée par l’éditeur Interaction Games.

3 conseils pour réussir un serious game
3 conseils pour réussir un serious game

Ces professionnels en ont également profité pour nous livrer quelques astuces pour dépasser l’effet de mode qui motive parfois l’entreprise à développer un « jeu sérieux ».

1. Anticiper l’évaluation

Pour éviter l’effet gadget et favoriser l’adhésion des joueurs, il est nécessaire de déterminer d’emblée les objectifs du serious game. Prévoir en amont les critères d’évaluation est en outre une étape essentielle. Deux questions simples devront être passées au crible, selon Stéphane Natkin, Professeur au CNAM qui a supervisé le développement du serious game d’orientation « Jeu Serai ». La première : le jeu est-il intéressant ? Tester le niveau de plaisir des joueurs, donc. La seconde : le jeu est-il utile ? Autrement dit, donne-t-il les mêmes résultats que d’autres techniques de formation traditionnelle… « On se demande trop rarement si son serious game fonctionne » estime Stéphane Natkin.

2. Motiver les troupes en apportant (aussi) de la valeur

Pour, Fabien Fenouillet, Professeur de psychologie cognitive, le serious game peut accroître la motivation pour les apprentissages, à la condition que son utilisation soit à l’initiative du joueur. Il doit donc faire passer le plaisir avant tout. Toutefois, le jeu doit également s’appuyer sur une forme de « motivation extrinsèque autodéterminée » : toucher la corde sensible de l’utilisateur pour le convaincre que le jeu a une valeur, qu’il répond à quelque chose auquel il croit. « Passer de l’intérêt situationnel à l’intérêt individuel » résume le scientifique.

3. Faire un bon jeu

Un conseil qui va de soi ? Reste que beaucoup de serious games sont encore relativement pauvres, tant sur le plan graphique que narratif. Le serious game est souvent perçu comme un outil révolutionnaire pour recouvrer l’intérêt des collaborateurs pour la formation professionnelle, face à des sessions présentielles de plus en plus boudées. Or, pour Julien Villedieu, Délégué Général du Syndicat National du Jeu Vidéo, il est illusoire de tenir un joueur en éveil sans un bon « gameplay »… a fortiori puisque le sujet est sérieux. Dès lors, le serious game doit certes emprunter la technologie de l’industrie du jeu vidéo, mais aussi s’inspirer de sa capacité à raconter une bonne histoire.

Gaëlle Fillion