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Linkedin : des résultats monstrueux

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Les résultats 2012 de Linkedin étaient très attendus. Et les investisseurs n’ont pas été déçus. Le chiffre d’affaires 2012 a atteint 972 millions de dollars, un bond de 86 % par rapport à 2011. Monster annonçait de son côté un CA 2012 en baisse de 10 % à 890 millions de dollars. Pour la première fois, le CA de Linkedin dépassait celui de Monster. Une page se tourne 

Linkedin : des résultats monstrueux - © D.R.
Linkedin : des résultats monstrueux - © D.R.

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Linkedin a connu une année 2012 proche de la perfection. Tous les indicateurs sont au vert. Le CA affiche une hausse de 86 % à 972 millions de dollars. Le bénéfice net annuel a presque doublé, passant de 11,9 millions de dollars en 2011 à 21,6 millions de dollars en 2012. Le nombre de membres a aussi connu une croissance soutenue, de près de 39 %, pour dépasser les 200 millions. Le positionnement « recrutement » du réseau social s’est révélé particulièrement payant. Sur le dernier trimestre 2012, les revenus pour les solutions de recrutement ont bondi de 90 % comparé au même trimestre en 2011. 53 % des revenus viennent ainsi du recrutement lors de ce trimestre, 27 % de la publicité et 20 % des comptes premium. Ces résultats sont d’autant plus notables que l’année 2012 n’a pas été une année de croissance pour le marché du e-recrutement. Avec la crise économique, beaucoup d’employeurs ont fortement diminué leurs budgets de communication RH.

Les job-boards traditionnels ont été d’ailleurs touchés de plein fouet par ces coupures. Monster a ainsi connu une année 2012 difficile. Le chiffre d’affaires a chuté de 10 % à 890 millions de dollars pour une perte annuelle de 259 millions de dollars. Un plan d’économie de 130 millions de dollars a été annoncé comprenant la vente de ChinaHR, l’abandon des activités au Brésil, au Mexique et en Turquie.

Une valorisation de 16 milliards de dollars

Linkedin profite ainsi pleinement de son modèle de réseau social professionnel, particulièrement bien adapté aux besoins des candidats et des recruteurs. Les investisseurs, sans surprise, se sont montrés enthousiastes à l’annonce de ses résultats. L’action a bondi de 22 %, passant de 124 $ à 151 $. Ils ont été moins généreux avec Monster, l’action cédant 9 % pour finir à 5,34$. La différence de dynamique ressort aussi sur la capitalisation boursière. Linkedin est valorisé désormais à 16 milliards de dollars, Monster à 626 millions de dollars. Mais attention, les vérités du jour à la bourse ne sont pas celles du lendemain : en janvier 2006, la capitalisation boursière de Monster s’élevait à 5 milliards de dollars !

Les prochains mois s’annoncent très prometteurs pour Linkedin. Le réseau social espère réaliser en 2013 un CA de 1,4 milliard de dollars. La priorité sera donnée aux innovations produits. « Nos membres sont notre priorité. Pour réussir, nous nous devons de créer de la valeur pour eux », nous avait confié Mike Gamson, Vice-Président Global Solutions de Linkedin, lors du Talent Connect en octobre dernier à Londres. Même si le cours en bourse haut ouvre toutes les possibilités, la priorité ne semble pas être aux acquisitions. « Nous n’avons pas racheté Monster parce que nous sommes en réalité très différents d’un job-board classique. Notre priorité est d’offrir des outils extrêmement performants à nos membres, la philosophie est différente », nous avait alors précisé Mike Gamson.

Linkedin veut tout simplement changer la donne dans le monde du recrutement et ces résultats 2012 lui donnent les moyens de ses grandes ambitions. Les prochaines années seront très riches en enseignement. Les réseaux sociaux professionnels vont-ils bousculer le modèle des job-boards de la même manière que les job-boards avaient bouleversé le monde la presse emploi dans les années 2000 ?  Facebook s’invitera-t-il au bal et cherchera-t-il réellement à concurrencer Linkedin sur son terrain ?

Laurent Pilliet