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La réforme du travail va-t-elle enfin démocratiser la fiche de paie électronique ?

Le | Législation paie

Les entreprises peuvent remettre des fiches de paie dématérialisées à leurs collaborateurs, à condition d’avoir leur accord préalable. A partir de 2017, la Loi El Khomri entend généraliser cette pratique pour tous les salariés, sauf ceux qui s’y opposent expressément. Gros plan sur la solution Pagga de Lucca, qui devrait bénéficier de cette évolution règlementaire

La réforme du travail va-t-elle enfin démocratiser la fiche de paie électronique ? - © D.R.
La réforme du travail va-t-elle enfin démocratiser la fiche de paie électronique ? - © D.R.

Dans le rapport sur la simplification du bulletin de paie que J.C. Sciberras -  PDG de Solvay et ex-Président de l’ANDRH - remettait au gouvernement l’été dernier, on apprenait que seules 15 % des entreprises françaises dématérialisaient leurs fiches de paie - contre 70 % en Grande Bretagne et 95 % en Allemagne. « Chez un quart de nos clients Pagga, 100 % des collaborateurs ont accepté la dématérialisation - et le taux d’acceptation atteint plus de 80 % pour les trois quarts restants » explique l’éditeur Lucca, qui a lancé sa solution Pagga en 2012.  Autrement dit, si peu d’entreprises ont pour l’instant mis le pied à l’étrier de ce chantier sensible, celles qui se sont lancées n’ont pas fait l’objet de réticences massives des salariés comme on aurait pu le craindre. Et si le blocage venait en fait des RH ? Les bénéfices pour les services paie, en termes de temps et d’argent, sont pourtant évidents. « Notre système est bien plus sûr que les bulletins de paie papier qui trainent sur les bureaux ou dans la mémoire des imprimantes des RH » constate Lucca.

60 centimes par fiche de paie

La promesse de Pagga : permettre à l’administrateur RH de procéder à la distribution des bulletins de tous les collaborateurs en quelques secondes. « Les logiciels de paie génèrent un long PDF avec tous les fichiers les uns à la suite des autres. Pagga importe ce document, l’analyse, puis découpe les fiches de paie de chaque collaborateur. Un mail est alors envoyé à chacun d’entre eux, avec un lien leur permettant d’accéder à une plateforme sécurisée » explique Guillaume Allain, associé chez Lucca. En parallèle, l’outil permet d’envoyer à l’impression le reliquat des fiches non distribuées électroniquement pour les collaborateurs qui n’ont pas accepté la dématérialisation. « Seules les fiches de paie distribuées via notre plateforme sont facturées, sur la base de 60 centimes par bulletin » précise Guillaume Allain.

Et après ?

Sur son espace cloud sécurisé, le collaborateur peut récupérer sa fiche de paie PDF du mois en cours et accéder aux bulletins précédents qui ont été archivés. « Cette plateforme est accessible tout au long de la présence du salarié dans l’entreprise » précise Lucca - qui mise sur une offre volontairement simple, qui n’inclut pas de coffre-fort électronique. Quid de la portabilité des données, dès lors que le collaborateur change d’employeur ? « Lorsqu’il part, le salarié peut télécharger un zip avec tous les fichiers, les imprimer ou les envoyer sur son Dropbox personnel » explique l’éditeur. Bref, il compte sur la responsabilité et l’autonomie de chacun. Parmi les quelques 200 clients de la solution Pagga, on compte par exemple Michel & Augustin, Über, NovoNordisk, Valourec ou Deezer.

Gaëlle Fillion