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Les RH dénoncent une dégradation du climat social

Le | Bien-être au travail

Croissance atone de l’économie, taux de chômage important, augmentation des risques psycho-sociaux, multiplication des réformes législatives… Le constat des professionnels RH est sans appel : le climat social se dégrade en entreprise. Ces derniers font pourtant de ce sujet l’une de leurs priorités, comme le dévoile le baromètre RH de Bodet Software et du CXP

Les RH dénoncent une dégradation du climat social
Les RH dénoncent une dégradation du climat social

Sortez les mouchoirs ! Car les résultats de la 9e édition du baromètre RH de Bodet Software ne sont pas très réjouissants. Réalisée en novembre et décembre 2015 auprès de 303 professionnels RH et directeurs généraux, l’étude révèle que deux tiers des sondés jugent le climat social mauvais ou très mauvais. Un pourcentage plus important que les années précédentes, qui s’explique par un contexte économique chahuté. Et qui traduit la morosité actuelle des professionnels RH, d’après Cédric Lampin, responsable marketing de Bodet Software.

« Chaque année, leur charge de travail augmente, du fait des nouvelles exigences légales et administratives. L’année 2015 n’a pas échappé à la règle : la réforme sur la pénibilité, la mise en œuvre des entretiens professionnels et la réforme du temps de travail des cadres ont constitué une exigence de gestion complémentaire pour les professionnels RH », décrypte-t-il.

Résultat : trop occupée par la mise en place de ces nouvelles obligations, la fonction RH se désintéresse d’un sujet clé : l’attrait et la rétention des salariés dans l’entreprise. Un item qui enregistre une baisse d’intérêt de 7 points par rapport à 2012, d’après le baromètre RH.

La pénibilité : un sujet mal maitrisé

Sans surprise, le maintien d’un bon climat social constitue la première priorité des professionnels RH. Viennent ensuite la maîtrise de la masse salariale et l’amélioration des conditions de travail. Pour atteindre ces objectifs, les sondés estiment devoir développer trois qualités : la communication et l’écoute, une vision stratégique de l’entreprise, la réactivité dans la mise en œuvre des nouvelles lois. Autant de savoirs qui peuvent s’avérer précieux dans l’organisation des entretiens professionnels.

« Près de la moitié des sondés s’appuient encore sur des documents papiers, Excel ou Word pour gérer ce dispositif, qui a été instauré en mars 2016. Certes, la DSN a mobilisé beaucoup d’investissement sur les logiciels de paie. Toutefois, les RH doivent prioriser leurs budgets afin de rendre la gestion de cette obligation automatique », estime Cédric Lampin.

Sur le compte personnel de prévention de la pénibilité, qui induit des calculs complexes, la fonction RH n’est pas plus au point. Le baromètre RH révèle que 40 % des répondants ne trouvent pas claire la gestion de ce sujet. Pour trois raisons : trop de paramètres sont à prendre en compte (pour 42 % des sondés), la communication est trop confuse (34 %) et le temps manque pour analyser la loi dans le détail (31 %).

Aurélie Tachot