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A vos marques, prêts ? Digitalisez !

Le | Gestion des talents

ADP accueille le futur à bras ouverts ! La semaine dernière, l’éditeur spécialisé dans la gestion du capital humain l’a démontré en invitant plus de 600 experts RH à partager leur vision du travail de demain. A l’occasion de l’événement #WelcomeFuture, Docapost, Manpower, La Française des Jeux et bien d’autres entreprises ont rappelé que l’avenir était dans le digital et qu’il était temps de passer à l’action

A vos marques, prêts ? Digitalisez ! - © D.R.
A vos marques, prêts ? Digitalisez ! - © D.R.

« On parle trop du digital. Maintenant, il faut y aller et plonger dedans ». En prononçant ces mots dès le début de la journée, Philippe Clerc, président d’ADP France, a fait sourire son audience. En l’occurrence 600 professionnels RH venus discuter de l’avenir du travail et de digitalisation, à l’occasion de l’événement #WelcomeFuture. Au gré des témoignages des différents intervenants, Philippe Clerc a toutefois pu constater que les entreprises ne l’avaient pas attendu pour passer à l’action. A juste titre : « non seulement la vague du digital relève d’une puissance inouïe, mais elle n’est pas prête de s’arrêter », a justement fait remarquer Muriel Barnéoud. La présidente de Docapost sait de quoi elle parle. « Lorsque nous avons vu le digital émerger dans l’univers postal, nous nous sommes recroquevillés, sans doute par crainte. Dès lors que nous avons compris qu’il était inéluctable, nous l’avons apprivoisé comme une nouvelle énergie », a-t-elle raconté.

L’enjeu ? « Co-construire le digital »

La principale difficulté des entreprises n’est toutefois pas de considérer le digital comme une opportunité, mais d’adopter les nouvelles méthodes de travail qu’il induit. « Les collaborateurs ont de nouvelles attentes : ils veulent s’accomplir avant d’avoir fait leurs preuves, travailler en réseau… », a illustré Pascal Imbert, président du cabinet de conseils Wavestone. Un changement de paradigme pour les entreprises, qui doivent ainsi donner davantage d’autonomie à leurs salariés, favoriser la collaboration entre les équipes… La ligne managériale est, par exemple, très chamboulée. « A l’ère du numérique, la posture du manager idéal est celle d’un coach, capable de questionner ses équipes pour qu’elles trouvent elles-mêmes les solutions aux éventuels obstacles. C’est de cette manière que l’entreprise peut tirer le meilleur de ses collaborateurs », a partagé Pierre-Marie Argouarc’h, directeur des relations humaines et de la transformation au sein du groupe Française des Jeux.D’où la question intrinsèque : comment insuffler cette nouvelle dynamique sans laisser ses équipes sur le bas côté ? Pascal Imbert a un début de réponse. « La recette, ce n’est pas d’expliquer le digital mais de le co-construire. Cela suppose de considérer ses salariés comme des acteurs à part entière de la stratégie d’entreprise. Et donc de partir des enjeux du terrain », a-t-il indiqué.

La formation devient vitale

Puisque la digitalisation rendra, à coup sûr, certaines fonctions obsolètes, le second enjeu de l’entreprise consiste à mener une politique formation ambitieuse. Et il y a urgence. D’ici 2025, « 15 % de nos emplois seront substitués par des robots », a rappelé Philippe Clerc. « Pour anticiper les compétences de demain, il faudra faire comprendre aux salariés que leur valeur, ce sera leurs compétences et qu’il faudra donc qu’ils les développent continuellement », a précisé Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup. Et là aussi, c’est un changement d’approche pour les entreprises, « qui doivent cesser de former leurs talents à un métier, mais plutôt à des compétences apprenantes », a nuancé Pascal Imbert. Une idée partagée par Mathieu Nebra, co-fondateur d’OpenClassrooms. « Demain, le portfolio d’un travailleur sera basé sur les projets qu’il aura menés et les micro-formations qu’il aura suivies tous les deux ans, non sur le diplôme qu’il aura obtenu il y a 20 ans », a-t-il expliqué.

Aurélie Tachot