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Yaggo : la start-up qui répond aux candidatures non retenues à votre place

Le | Gestion des candidatures

C’est un vieux serpent de mer : les recruteurs n’ont pas le temps d’apporter une réponse personnalisée à toutes les candidatures qu’ils reçoivent, a fortiori quand elles sont spontanées. Pourtant, l’impact sur la marque employeur peut être désastreux pour l’entreprise : c’est le postulat de base de Yaggo qui s’engage à répondre sous 3 jours à 100 % des candidats non short-listés, en leur apportant des conseils adaptés

Yaggo : la start-up qui répond aux candidatures non retenues à votre place - © D.R.
Yaggo : la start-up qui répond aux candidatures non retenues à votre place - © D.R.

 

Des clients comme les autres…

Avant de créer Yaggo en 2015, Matthieu Penet avait lancé le job-board emploi-digital.com, trois ans auparavant. « Quand les entreprises ont le même poste à pourvoir plusieurs fois de suite, nous avons observé qu’elles préféraient republier une annonce plutôt que de capitaliser sur les candidatures déjà reçues » ,explique l’entrepreneur. Bref, non seulement elles prennent des risques en termes d’image, mais elles jettent aussi, malgré elle, de l’argent par les fenêtres. Selon une étude « maison » menée par Yaggo, dès lors qu’ils n’ont pas de réponse, « 65 % des candidats ont une moins bonne image de l’entreprise qu’avant d’y avoir postulé », indique la start-up. La promesse de la solution est donc double : préserver la perception du candidat et permettre au recruteur d’optimiser ses coûts de recrutement.

Technologie + traitement humain 

Interfacée à l’ATS de l’entreprise, la solution Yaggo récupère automatiquement le flux de CV non retenus. Toutes les candidatures passent ensuite entre les mains de consultants ‘physiques’, « les Yaggo men », qui interviennent à deux niveaux. Ils identifient d’abord si le profil correspond à l’un des métiers de l’entreprise, de sorte à le rattacher à un vivier préalablement défini. Puis ils répondent à chaque candidat pour exprimer le refus au nom du recruteur, en personnalisant le texte en fonction des éléments de wording déterminés : l’usage du « tu » ou du « vous », du prénom ou du ‘Monsieur’/ ‘Madame’, niveau de langage, etc. Enfin, cerise sur le gâteau, ils intègrent des conseils pratiques au candidat dans la lettre, pour l’aider à améliorer son CV. « Nous avons automatisé tout ce qui pouvait l’être. D’ailleurs, le temps de traitement d’une candidature est de moins d’une minute. Mais notre valeur ajoutée, c’est le regard humain. Il n’existe aucune intelligence artificielle capable de faire preuve de bienveillance », juge Matthieu Penet. La start-up s’engage sur un délai moyen de réponse de 3 jours pour 100 % des candidatures.

50 centimes par candidature

Oui, mais comment fait-on quand un poste génère plusieurs dizaines de milliers de réponses ? « Nous discutons avec des recruteurs qui brassent 1 million de candidatures par an », assure le fondateur. Parmi les entreprises utilisatrices de la solution, on compte Oui.sncf, LeBonCoin ou Boulanger. La start-up a également développé un outil pour traiter les CV papier récupérés sur les salons. Last but not least, Yaggo se charge de maintenir le lien avec les candidats et de faire vivre les viviers de profils, en diffusant des newsletters avec les actualités de l’entreprise et des offres d’emploi ciblées. « C’est un service de community management premium » résume Matthieu Penet. Côté tarif, chaque candidature traitée est facturée 50 centimes d’euros, en plus des frais de mise en place et d’un abonnement mensuel qui inclus les emailings et la gestion des exceptions. « On ne répond pas de la même façon à quelqu’un qui postule pour la deuxième fois ou à deux offres distinctes en simultané », conclut Yaggo… qui ne badine décidemment pas avec l’expérience candidats !

Gaëlle Fillion