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« Nous avons levé 30 millions de dollars en trois semaines ! », Jérôme Ternynck, SmartRecruiters

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Lancée il y a deux ans après quatre années de R&D, la plateforme de recrutement SmartRecruiters continue d’attirer l’intérêt des investisseurs. Son CEO Jérôme Ternynck vient de signer sa quatrième levée de fonds, cette fois-ci d’un montant de 30 millions de dollars, auprès du fonds d’investissement Insight Venture Partners. Un tour de table de série C qui devrait aider la société, déjà en forte croissance, à déployer une nouvelle force commerciale dans le monde

« Nous avons levé 30 millions de dollars en trois semaines ! », Jérôme Ternynck, SmartRecruiters - © D.R.
« Nous avons levé 30 millions de dollars en trois semaines ! », Jérôme Ternynck, SmartRecruiters - © D.R.

Comment s’est déroulé ce tour de table ?

Ces derniers mois, nous avons été approchés par plusieurs investisseurs. En plus de nos actionnaires historiques, nous avons retenu la société de capital-risque Insight Venture Partners, basée à New York. C’est l’un des meilleurs fonds d’investissement du monde du logiciel : il a aidé 250 entreprises ces 20 dernières années, notamment Hootsuite, Yext, BlaBlaCar… Nous apprécions son approche qui consiste à injecter de l’argent dans une société, à lui donner un coup d’accélérateur et à en faire un géant du secteur. Grâce à ce fonds, nous avons ainsi levé 30 millions de dollars en 3 semaines !

Avec quels arguments l’avez-vous convaincu ?

Il s’est penché sur la croissance de notre chiffre d’affaires, qui a été de 230 % ces 12 derniers mois. Il a également regardé notre capacité à vendre notre plateforme. Depuis le début de sa commercialisation il y a deux ans, nous avons signé 700 clients dont AOL et Equinox. Le fonds a donc cru dans notre capacité à proposer une alternative aux grandes entreprises souhaitant s’équiper d’un ATS autre que Taleo et Lumesse. Cette levée de fonds est le bon moment pour nous : notre modèle est éprouvé, notre base de clients installée. Nous sommes donc prêts à grandir !

Sur quels projets allez-vous désormais travailler ?

Nous allons investir dans la R&D, via le recrutement de 25 ingénieurs et développeurs d’ici la fin de l’année. En augmentant notre capacité d’innovation, nous allons pouvoir maintenir notre rythme de release, qui est soutenu. En parallèle, nous allons déployer de nouvelles forces commerciales dans le monde, notamment aux Etats-Unis, où nous dénombrons déjà une trentaine de commerciaux, mais aussi en Europe. Nous devrions installer des commerciaux dans nos nouveaux bureaux de Paris et Londres. D’ici la fin de l’année, notre effectif devrait être de 180 personnes, contre 120 aujourd’hui.

Quelle sera votre road map produits ?

Elle s’articulera autour de trois axes. D’abord, nous allons continuer d’aider les entreprises à se marketer auprès des talents via des outils de cooptation, de micro-sites carrières… D’ici la fin de l’été, nous devrions par exemple lancer une application mobile dédiée au recrutement sur les campus. Ensuite, nous allons enrichir notre « Hiring App » qui est dédiée aux managers et aux RH d’outils collaboratifs. Enfin, nous allons continuer notre travail de localisation de notre plateforme : l’interface recruteurs, qui n’était jusqu’ici disponible qu’en anglais, sera bientôt disponible en 23 langues.

Votre place de marché sera-t-elle bientôt enrichie ?

Oui, c’est un axe fort de développement ! Grâce à cette approche, nous avons constitué un écosystème dynamique de 200 partenaires, que nous voulons continuer d’enrichir. Aujourd’hui, nous intégrons un acteur par semaine. Parmi les Français, AssessFirst et Visiotalent nous ont, par exemple, rejoints. Toutes sociétés innovantes en matière de sourcing, de matching, d’application mobile de recrutement, d’évaluation et de culture d’entreprise sont potentiellement les bienvenues ! L’avantage pour elles, c’est que nous leur donnons accès à notre base de clients.

SmartRecruiters a été lancée en France en octobre. Quel accueil le marché hexagonal lui a-t-il réservé ?

La plateforme a réalisé un bon démarrage en France. Nous avons signé Ubisoft et sa petite sœur Gameloft, le groupe BIC, les start-up Michel & Augustin, Showroomprivé… Nous annoncerons bientôt quelques noms du CAC40. D’une manière générale, le marché du logiciel de recrutement, qui pèse 3 milliards de dollars, est en plein renouveau. Les ATS actuels sont vieillissants et ne prennent pas en compte l’expérience utilisateur. Notre objectif est d’être le leader de ce marché qui s’élance. Maintenant que nous avons les financements dont nous avons besoin, c’est à nous de jouer !

Aurélie Tachot