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Les trois questions à se poser avant de créer un CSP

Le | Externalisation de la paie

Apparus il y a une trentaine d’années aux Etats-Unis, les centres de services partagés s’imposent de plus en plus comme des sources de performance et d’économie. En formulant de telles promesses, ces derniers suscitent des interrogations de la part des équipes RH. Tour d’horizon des trois premières questions à se poser avant de mutualiser des tâches au sein d’un CSP

Les trois questions à se poser avant de créer un CSP
Les trois questions à se poser avant de créer un CSP

Avez-vous atteint une taille critique ?

Gains de productivité, professionnalisation de la filière RH, maîtrise des coûts, amélioration de la qualité de services… Sur le papier, les centres de services partagés font rêver. Dans la réalité, seule une typologie d’entreprise peut atteindre, en mutualisant certaines activités, de tels gains en matière de productivité. « Pour obtenir un bon retour sur investissement, l’entreprise doit atteindre une taille critique, généralement à partir de 2000 collaborateurs, ou disposer d’une organisation éclatée et multi-site, pour laquelle une mutualisation des activités sera forcément pertinente », rappelle Fanny Bachelet, directrice générale de Cleveor, désormais sous la coupe d’HR Path.

Etes-vous prêt à changer votre organisation de travail ?

La création d’un centre de services partagés constitue, avant tout, un changement d’organisation. Et non des moindres ! « En mutualisant ses activités administratives, la fonction RH voit ses responsabilités évoluer », assure-t-elle. Déchargés des tâches liées à la paie et à l’administration du personnel par exemple, les professionnels RH ont l’opportunité de développer leur rôle de Business Partner, de se concentrer sur des sujets stratégiques comme la gestion des talents, le dialogue social… A noter que la mise en place d’un CSP s’accompagne d’une harmonisation des processus. Un travail de longue haleine qui suppose d’accepter de repenser son organisation de travail.

Votre fonction RH est-elle suffisamment mobile ?

La mise en place d’un centre de services partagés au sein d’un seul et même site géographique aboutit généralement à une vague de transferts de postes. Une mobilité à laquelle les professionnels RH ne sont pas toujours prêts… « Même si les outils technologiques réduisent les mobilités induites par un CSP, certains salariés seront en mesure de changer de poste. Cette dimension humaine doit être anticipée », précise Fanny Bachelet.Dans la même veine, les entreprises ont tout intérêt à être attentives aux risques d’épuisement professionnel et de perte de sens : la spécialisation des tâches au sein d’un CSP étant parfois associée à une « taylorisation » du travail.

Aurélie Tachot