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Managers : gérer vos collaborateurs à distance

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Les spécificités du management des collaborateurs nomades. Tel est le sujet de la dernière étude dont CSP Formation a révélé les résultats début septembre. Une étude qui a confirmé certains points qui paraissaient évidents, mais a aussi révélé quelques paradoxes sur le sujet.

Principale confirmation, analysée par Yann Coirault, consultant-coach chez CSP Formation : « le management de travailleurs nomades est plus dur que le management d’une équipe sédentaire ». C’est ce qu’ont estimé 72 % des managers interrogés dans le cadre de l’étude. En revanche, alors que l’organisme de formation s’attendait à ce que la difficulté la plus citée soit les problèmes de communication, les points problématiques concernent plutôt le leadership et le maintien de la motivation à distance. « Les contraintes techniques sont la première peur des managers au début, mais finalement, sur ce plan, il y a peu de soucis. Au final, ce sont des questions de savoir-être et non de savoir-faire qui entraînent des complications et des paradoxes. » A commencer par ce fragile équilibre entre contrôle et confiance : la distance rend les contrôles compliqués, pourtant le manager doit être capable de maîtriser son système, tout en accordant une certaine confiance aux collaborateurs. 

Dans le même esprit, le dosage entre structure et souplesse est compliqué à mettre en place pour les managers de travailleurs nomades. « Cette relation à distance exige davantage de structuration, d’outils de reporting, d’indicateurs, de timings établis, pourtant peu ont mis en place un système formalisé, note Yann Coirault. Mais cela demande également plus de souplesse, d’adaptation et de réactivité. Le manager doit être plus disponible. » D’autant que, comme le souligne l’étude, les moments informels autour de la machine à café disparaissent… Alors comment faire ?

Les techniques qui fonctionnent

« Cela passe par des détails : souhaiter de bonnes vacances à l’employé qui part quelques jours, lui demander à son retour comment cela s’est passé… Mais aussi par des actions de fond. » Ainsi, si l’isolement est l’un des obstacles qui peuvent se dresser sur le chemin de l’efficacité des travailleurs nomades, les faire travailler en groupe, chacun cherchant à améliorer les conditions de travail ou les techniques de l’autre afin de progresser ensemble, permet d’y remédier. Mettre à profit tous les outils possibles réduit également les risques : espaces partagés, visioconférences, webconférences… Resserrer les liens autant que possible est primordial pour le bon fonctionnement de l’organisation. 

Le face-à-face inévitable

Il est donc important d’entretenir la proximité, tout en étant conscient que rien ne remplace le face-à-face et que l’idéal reste de pouvoir organiser régulièrement des rendez-vous en personne afin d’assurer et la motivation, et le sentiment d’appartenance de ces travailleurs nomades. Car malgré les progrès technologiques, certains points, par exemple la gestion des conflits, ne peuvent pas être réglés à distance. 

 

Séverine Dégallaix